La tête dans le sable

Au bilan de ce nouveau sommet, de laborieux compromis à propos de la Biélorussie et de la Turquie ont été adoptés sur le thème du « retenez-moi ou je fais un malheur ». Il ressort bien peu de concret du sommet, si ce n’est… la convocation d’un prochain sommet informel en novembre, qui sera consacré aux relations avec la Chine. Celles avec la Russie n’ont pas cet honneur. La réduction des dépendances stratégiques européennes vis à vis des États-Unis ont également conduit les chefs d’État et de gouvernement à demander à la Commission de tardivement concentrer ses efforts financiers dans … Lire la suite

Ces temps nouveaux et difficiles qu’ils affrontent

Les dirigeants européens concentrent leurs réflexions sur l’adoption de compromis en raison de leurs divisions. Quitte à repousser à plus tard le plus important d’entre eux, celui qui ouvrira la voie à la ratification du plan de relance communautaire. Lors de leur sommet d’aujourd’hui et de demain, ils vont tenter d’avancer prioritairement sur deux dossiers : les sanctions à propos de la Biélorussie et les négociations avec le gouvernement  turc, ce dernier sujet inquiétant les chypriotes qui craignent un accord contraire à leurs intérêts.

Réfugiés et otages de surcroît

N’attendant rien d’un accord européen le soulageant de leur grand nombre, le gouvernement conservateur grec a trouvé une manière expéditive de se débarrasser des réfugiés : ils sont renvoyés à la mer sans autre forme de procès, en contravention avec la convention internationale qui veille à leur protection. Une enquête du New York Times qui s’appuie sur les ONG et les gardes-côtes turcs établit que plus d’un milliers de réfugiés ont fait l’objet de 31 expulsions successives. C’est donc une politique et non pas des cas isolés.

En plein dans la pétaudière européenne

Comment démentir le démantèlement de l’Europe qui se poursuit ? Dans tous les domaines, les intérêts nationaux prennent le pas et l’élan européen est à retrouver. Ce n’est pas le sommet de cette fin de semaine qui va inverser la vapeur, qui ne va être qu’une étape mouvementée de la recherche d’un compromis. L’impasse des négociations sur le Brexit symbolise à sa manière l’état des relations entre les membres de l’Union, faute de trouver les modalités d’un divorce à l’amiable entre anciens partenaires.

Les marchés se révoltent, du jamais vu

Les places européennes et Wall Street ont connu hier leur pire journée. Les investisseurs ont manifesté sans fard leur profond désarroi, comme s’ils attendaient un miracle qui ne vient pas. Connaissant bien leur monde, ils savent que les banques centrales peuvent tenir le système financier hors de l’eau mais pas soutenir l’économie qu’ils ressentent être en péril. Le déclencheur du rebondissement de la crise de 2007 que l’on cherchait dans les profondeurs du système financier est désormais connu et, oh surprise ! il est exogène.

Face à la pandémie, la stratégie de l’ordre dispersé, sauf pour les réfugiés

Les choses deviennent sérieuses : les grandes banques n’avaient pas attendu pour tester leurs centres de secours, la BCE s’y met à son tour en demandant à ses 3.700 employés de rester travailler chez eux pendant une journée. Le signal d’alarme donné par la dégringolade boursière a été entendu à Francfort. Si des mesures de confinement s’imposaient, le spectacle devrait malgré tout continuer. Afin de s’en assurer, la BCE a demandé aux 120 banques qu’elle supervise de vérifier leur capacité à maintenir la continuité de leurs opérations lors de l’extension de la pandémie.